Octavio Herrera
Générateurs de jeux visuels à la fois complexes et subtils, les tableaux d’Octavio Herrera traduisent des schémas géométriques dignes d’un prodigue.
Né au Venezuela en 1952, Herrera devient professeur avant de poursuivre des études en graphisme et communication visuelle. Son goût prononcé pour l’association des couleurs, des lignes et de formes expansives, lui vient sans aucun doute de cette première double formation d’artiste-graphiste.
Il s’installe à Paris en 1977, fréquente le département Arts plastiques et lettres à l’Université Paris VIII, avant d’y devenir à son tour professeur en 1991. Son établissement en France est aussi marqué par son engagement inconditionnel au sein du mouvement MADI, aux côtés de Carmelo Arden Quin.
Octavio Herrera est un curieux, toujours en quête des connaissances nécessaires au développement d’un travail raffiné, basé sur un principe élémentaire : la composition. Celle-ci est auto-générée par l’interdépendance des lignes qui semblent obéir à une loi interne propre, pour former les motifs géométriques.
Des formes, des couleurs et des volumes s’associent par rotation, superposition ou transparence. Les tonalités, tantôt chaudes tantôt froides, renforcent une spatialité structurée mais ambiguë.
La ténacité du personnage est palpable dans ces compositions inébranlables qui l’inscrivent dans la ligné des artistes concrets les plus opiniâtres, telle Aurélie Nemours ou Véra et François Molnar.
Julio Le Parc salue le travail d’Herrera et remarque que «son grand mérite a été de refuser la facilité pour construire son propre langage à partir de schémas fondamentaux nous conduisant à un richissime jeu visuel où, transparences, superpositions et symétries réelles ou virtuelles proposent un véritable dialogue au spectateur».