Pascal Frament
« le cinéma substitue à nos regards un monde qui s’accorde à nos désirs »
Jean-Luc Godard citant André Bazin
Au commencement il y a une onde colorée qui traverse l’espace jusqu’à ce qu’elle vienne soudain rencontrer la rétine. Puis l’image au fond de l’œil est emportée vers la conscience. Les couleurs deviennent régions, les contrastes contours, l’objet apparaît. Avec lui vient le sens. Voici le monde tel que nous y sommes, tel que nous y « baignons ». Mais que l’observation se prolonge, aille jusqu’à l’excès, et le motif se dissout en grandes flaques de couleurs.
L’installation présentée à la Galerie Marino écrit un contrepoint où alternent mouvement et narration, peinture et vidéo, contemplation et silence. Elle se place à la frontière de deux instants, cette limite même où le sens émerge de l’image avant de retomber comme englouti par la couleur seule.