Jean Legros
Jean Legros [Paris 19 février 1917-7novembre 1981] est diplômé de philosophie et de psychologie. En 1945 il prend la décision irréversible de se consacrer désormais uniquement à la peinture. Ses premiers travaux sont marqués par une influence de Van Gogh, dont il se passionne pour la correspondance du peintre avec son frère Théo. Il commence à exposer dès 1947 et cherche parallèlement à sortir de la figuration. En 1848 il figure dans le Dictionnaire Bénézit.
Dès 1949 il fréquente assidument l’atelier de Jean Dewasne qui donne alors des cours de peinture à l’Académie de la Grade Chaumière. Dewasne l’engage à travailler seul et à devenir lui-même professeur.
Sa fortune critique est dès lors très positive : Frank Elgar, Waldémar George, Gaston Diehl, Jean-Louis Bory, Léon Degand, Jean-Gabriel Domergue, entre autres, suivent de près l’évolution de son travail.
L’art de Léger, Delaunay, Mondrian, Bonnard, Jacques Villon, de Stäel, Sphie Taeuber, aura une très grande influence sur lui. Aussi, Jean Legros est très ami avec Georges Politzer ainsi qu’avec Jeanne Modigliani, la fille du peintre.
Sa première exposition importante aura lieu à Paris à la galerie La Gentilhommière qui fut aussi une des premières galeries à exposer les œuvres d’Auguste Herbin. Ce dernier demande à Micheline Legros de réaliser son premier catalogue raisonné. Pendant plusieurs années les contacts entre Herbin et Jean Legros sont très importants.
Vers 1957 il pend conscience que son travail tend de plus en plus vers l’absolu avec une dimension très spirituelle. En 1958 il s’engoue pour la Beauce et l’immensité de ses champs et y fixe son atelier.
Peu exposée l’œuvre de Jean Legros reste aujourd’hui à découvrir. Les récentes études consacrées à ce peintre, «suicidé par et dans l’indifférence » en 1981, apportent des éléments jusqu’à présents insoupçonnés sur les développements de la création en France de 1950 à 1980.
Sa quête d’absolu donnera naissance à une peinture d’une grande spiritualité et très abstraite qui trouve sa forme la plus épanouie à partir de 1960. Ses travaux montrent une vision très personnelle où l’artiste libère ce qu’il nomme lui-même le pouvoir énergétique de la couleur.
On retiendra une évolution constante de sa recherche picturale marquée par différentes périodes :
1963-1964 : Période bleue
1965-1966 : Premières ébauches des peintures à bandes
1973-1981 : Toiles à bandes
1974-1978 : Tôles émaillées, Circuits colorés, Grues de Beaubourg, Série des Oiseaux,Nuages
1978-1981 : Série des Musiques (ronds musicaux inspirés par la musique contemporaine)
Parallèlement à son œuvre picturale, Jean Legros a tenu, à partir de 1961 et durant plus de vingt années, une série de carnets journaliers qui permet à la fois de suivre pas à pas son évolution et, de par la rigueur et la précision de sa pensée, constitue un document irremplaçable pour la compréhension de l’art de cette époque. L’ensemble de ces textes on récemment été réunis par sa défunte épouse Micheline Legros sous le titre : Carnets d’un peintre, Peinture de bruit-Peinture de silence. Ses correspondances avec Aurélie Nemours furent aussi intenses pendant plusieurs années.