ART CINETIQUE
Cinétique/Lumino-cinétique : origines et poétique
Exposition du 19 mars au 23 mai 2015
Au-delà des concepts d’avant-garde et de modernisme ce sont des notions de poésie et d’utopie qui accompagnent la naissance de l’art cinétique. Dès 1955, dans le fameux Manifeste Jaune, Pontus Hulten en discerne les prémices en proclamant que enfin « des images quittent leurs positions statiques, elles viennent se mêler à nous, engageant un dialogue fécond. Innombrables possibilités qui s’éveillent soudain et qui balaient de leurs faisceaux lumineux l’horizon de l’avenir ». Voilà qui devrait nous permettre de ne plus percevoir l’art cinétique comme un art à l’aspect simplement «mécanique», mais comme une tendance emplie de poésie créative, au même titre que bien d’autres mouvements dans l’histoire de l’art. Esthétique dans laquelle tous les éléments sont mis en oeuvre afin d’obtenir un ensemble observable instable, l’art cinétique comprend à la fois des oeuvres en mouvement virtuel et des oeuvres tridimensionnelles en mouvement réel. La lumière, élément far de cette plastique,s’imposa rapidement comme un matériau fugace et infiniment riche et son interaction avec le mouvement réel donna naissance au lumino-cinétisme. Sans pour autant faire abstraction de sources plus anciennes, on fait généralement remonter l’art cinétique aux années vingt, avec les pionniers que furent Marcel Duchamp, Man Ray, Moholy-Nagy, et pourtant on ne s’attache que peu aux aspects mécaniques dans l’oeuvre de ces derniers.
En tant que mouvement artistique, le cinétisme prit forme dans les années cinquante, gagnant une intensité nouvelle pendant et au-delà des années soixante, avec de jeunes artistes comme Nino Calos, Joël Stein, et en particulier les latino-américains installés à Paris tels que Jesus Raphael Soto, Carlos Cruz-Diez, Julio Le Parc, Francisco Sobrino, Hugo Demarco, Horacio Garcia-Rossi, Martha Boto et Grégorio Vardanega. C’est justement autour d’oeuvres emblématiques et originales de ces créateurs, qui ont inscrit l’art cinétique et le lumino-cinétique dans l’histoire de l’art, que la Galerie NMarino nous réunit de nouveau aujourd’hui.