Arden Quin

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Art Madí de Buenos Aires à Paris

A la fois poète et plasticien, Carmelo Arden Quin est une figure historique majeure de l’abstraction géométrique.
Né en 1913 en Uruguay, il a joué un rôle d’artiste pionnier en Amérique-latine dans un contexte d’ébullition intellectuelle et artistique intense. Il s’installe définitivement à Paris en 1948 où il vit et travaille aujourd’hui.

Fondateur avec Gyula Kosice du groupe MADI et de Arte Concreto-Invención, à Buenos Aires en 1946, Arden Quin donne pour mot d’ordre d’INVENTER un art pluriel, transformable, inventif et ludique. Tous les artistes du groupe se retrouvent dans un même désir de changement, aspirant à un monde nouveau.
Cette vision, alors totalement révolutionnaire, trouve ses sources d’inspiration chez Mondrian, Van Doesburg, Vantongerloo, les constructivistes russes et allemands, César Domela et pour l’Amérique du Sud dans le modèle représenté par Joaquín Torres-García, qui leur a donné les outils d’une pensée critique. Ils ne s’inspiraient pas passivement des avant-gardes européennes, mais voulaient aller plus loin, « jusqu’à la destruction ».

Le manifeste du groupe est rédigé en 1946 et proclame que « Madi apparaît pour fonder un mouvement universel d’art qui soit la correspondance esthétique de notre civilisation industrielle et de notre pensée dialectique contemporaine ». Le mouvement a rapidement connu une très grande audience internationale et a fait école à plusieurs endroits dans le monde. Dès juin 1953 c’est à Paris, à la Sorbonne, que le manifeste est lu.

L’esthétique que Carmelo Arden Quin défend à travers Madi est fondée sur la dynamique de l’invention pure, sur la notion de hasard et de combinaison. Il déclare dans la revue Arturo (Revue des Arts Abstraits) publié en 1944: « INVENTION. De n’importe quelle chose ; de n’importe quelle action ; forme ; mythe ; par pur jeu ; par pur sens de création ; éternité ».
Est ainsi fait du jeu un principe esthétique, en introduisant les notions d’aléatoire et de combinaison.

Madi invente un mouvement d’art concret tandis que sa représentation dynamique des choses dépasse de beaucoup les objectifs de l’art concret proprement dit. Les tout premiers objets amovibles, dont la fameuse Sculpture articulée de 1952, réalisée par Arden Quin, rentre dans cet impératif de combinaison dynamique, hasardeuse et irrationnelle.
Arden Quin ne veut dicter aucune règle, ni s’appuyer sur aucune théorie restrictive mais réclame la totale liberté dans les moyens d’expression, les formes et les matériaux. Son seul impératif étant de s’échapper des limites du cadre, de sortir du carcan traditionnel de la toile peinte. Ainsi, les limites des œuvres sont repoussées à l’extrême par leurs découpes géométriques angulaires à tel point que peinture MADI est devenue synonyme de tableau découpé.

L’art pluriel et ludique de Carmelo Arden Quin et Madi montre la voie qui mène au cinétisme des années 60 : « Le Mouvement, dans toute son essence, va envahissant, comme un fleuve prodigieux et électrique, tout l’art par la porte tournante de Madi», déclare Arden Quin en 1948.

Madi est aujourd’hui mondialement reconnu grâce à plusieurs expositions qui ont été organisées au cours de ces dernières années aux Etats-Unis en Amérique-latine et en Europe. L’une des toutes dernières a eu lieu en 2008, à Paris, qui fut l’un des foyers les plus importants avec de nombreux artistes travaillant encore aujourd’hui autour d’Arden-Quin.
Aussi, deux musées ont récemment été consacrés à ce mouvement. Le premier aux Etats-Unis, à Dallas et le second dans la ville de Sobral au Brésil en 2005.

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